Où étais-tu passé ?
Cela faisait maintenant 2 mois que je ne vous avais pas donné de nouvelles du terrain. En effet, l’automne avait laissé place à l’hiver, et avec ce changement de saison un léger coup de moins bien s’était installé.
J’avais notamment prévu de participer avec les amis David, Gaël, et Denis aux 42kms de l’Origole. J’ai finalement préféré renoncer du fait de cette méforme du moment et bien m’en a pris.
Le volume d’entraînement avait considérablement diminué que ce soit en course ou en salle. Le travail fut assez prenant jusqu’à une coupure bienvenue entre les fêtes.
Malgré cela, nous n’avons pas manqué avec les copains de tenter une inscription à l’une des courses de l’UTMB. Les points ne demandant qu’à être utilisés, et les chances d’être pris étant toujours plus faibles, je me dis que ça ne pourrait que nous permettre de bénéficier d’un coefficient favorable l’année suivante.
2019 sur les chapeaux de roue !
Je profite des quelques jours off pour reprendre les sorties plaisir, avec en bonus la découverte de Hampstead Heath lors d’un séjour éclair à Londres. C’est l’ami Rob de chez Soar Running qui, toujours partant dès lors qu’il est question de faire des kilomètres, nous guide sur ce tracé.
Malgré la grisaille typique de la région, j’apprécie le parcours nature offert et les quelques côtes qui font monter le cardio-fréquencemètre. Je m’imprègne également de la culture running locale, pratique qui suscite tout autant d’enthousiasme que sur le territoire français.
De retour sur Paris, je reprends le rythme d’antan, et un premier dossard à accrocher sur le Semi-marathon de Cernay-la-ville. Je n’ai pas d’objectif sur cette première échéance de l’année, hormis celui d’évaluer les dégâts de cette « coupure forcée » avec en visu le Marathon de Paris.
Ton 1er Semi vraiment ?!?
On covoiture avec Clotilde de l’ESCXV et David comme toujours en ce Dimanche matin, heureux de voir que la pluie est absente pour cette édition.
C’est avec un plaisir non avoué que je retrouve l’ambiance de ces « petits » événements de la région, qui réunissent toujours autant de passionnés et de fidèles prêts à en découdre dans la joie et la bonne humeur.
L’air frais matinal nous sort de notre petit confort. Nous avons tout juste le temps de récupérer nos dossards et de laisser nos sacs aux consignes avant d’entamer un échauffement de rigueur.
Nous laissons David à sa course, lui qui a enchaîné les records personnels sur fin 2018, et partons avec Clotilde pour quelques foulées histoire de monter en température.
C’est en échangeant sur nos objectifs du jour que je réalise que c’est mon premier semi-marathon en compétition. La route n’est clairement pas mon fort, et j’admets préférer les sentiers forestiers au bitume de ma ville, mais avec bientôt 15 ans de pratique plus ou moins régulière je me surprends de constat.
A vos mollets, prêts, chargez !
Les premiers signes d’alerte étaient apparus le Jeudi précédant la course, lors d’une sortie cool de reprise avec le club. J’enchaînais les kilomètres depuis 3 semaines avec un travail de foulée plus spécifique et des allures inhabituelles, profitant d’un retour de forme tant espéré.
Mes mollets, vu que ce sont toujours d’eux dont il est question, continuaient d’accumuler les sollicitations et le fameux Stress mécanique, cher à nos amis de la Clinique du Coureur, n’était qu’un lointain sujet à mes yeux.
Il n’aura pas fallu plus de 3 kilomètres à mes jumeaux pour se rappeler à moi. Il m’était possible de poser le talon au sol, mais pousser et chercher à dérouler était une toute autre affaire.
Me connaissant suffisamment, je sentais qu’il n’y avait pas péril en la demeure et que tant que j’étais en mesure de mettre un pied devant l’autre, je m’efforcerai de faire bonne figure et de finir ce pour quoi j’étais venu.
De la question du plaisir dans la douleur …
Au départ, l’objectif était de faire ma course à la sensation, sans me soucier ni regarder mon chronomètre, en espérant que mes mollets me laissent en paix. Pour les mollets c’était d’ores et déjà plié, mais pour le chrono rien n’était perdu.
Je décide donc de serrer les dents, en attendant chaque ravitaillement comme étape me rapprochant toujours plus de l’arrivée. Je me cale dans un wagon où l’allure me permet de rester en gestion. Je profite du plat et des descentes pour épargner mes muscles.
Le premier tiers de course passe assez vite. Je suis toujours aussi admiratif de voir le nombre de joëlettes qui offrent la possibilité à des personnes en situation de handicap de profiter d’une expérience unique au milieu des pelotons.
Arrivé au 1er ravito, j’avale un carré de chocolat et un verre d’eau, et reprends ma course à l’assaut des côtes qui vont animer ce deuxième tiers de parcours.
… étonnamment ça passe !
Je suis contraint d’adapter ma foulée en raccourcissant significativement l’amplitude. L’extension côté droit en appui avant pied me lance littéralement, et la gravité jouant son rôle sur les montées, je me retrouve faisant quasiment du sur place.
Je me fais reprendre par quelques coureurs, mais suis surpris de me voir en reprendre d’autres malgré mon allure fluctuante. Je profite cependant des paysages boisés de cette portion qui nous changent des lignes droites à travers champs du début de course.
C’est à l’approche du second et dernier ravitaillement que je me décide à regarder la montre pour constater les dégâts. A ma grande surprise, je suis sur des bases plutôt honnêtes avec un chrono qui affiche 1h13 avec quelques 6 kilomètres restants à parcourir.
Je prends toutefois le temps de reprendre un verre de soda et un morceau de banane, me disant qu’il n’y a pas lieu de rajouter à la douleur du mollet un coup de moins bien sur la fin de course.
Ligne d’arrivée, enfin te voilà !
Mes habitudes de trailer me jouent ici des tours car avec plus de 30 secondes d’arrêt mes compagnons de sortie sont déjà loin. Je les garde néanmoins en ligne de mire ayant retrouvé le plateau pour ce dernier morceau.
Je me concentre toujours autant sur ma foulée, chaque pas se faisant toujours plus court pour limiter les dégâts. Je me fais piéger par le vent qui porte jusqu’à nous la voix du speaker, alors qu’il nous reste encore quelques kilomètres avant de franchir la ligne d’arrivée.
Cernay se montre enfin, ainsi que l’arche tant attendue. Je passe la ligne en 1:45:38 à la 141ème place sur 494 arrivants. Je retrouve David qui finit quant à lui 30ème en 1:29:01, et suis vite repris par Clotilde qui pour une première sur la distance nous sort un beau 2:16:58 !
Autre bonne nouvelle, on constate que le parcours a été rallongé de quelques 400 mètres, ce qui me donne d’après la montre un passage au semi en 1h43. Il n’y a clairement pas de quoi s’enorgueillir, mais c’est suffisamment rassurant au regard de l’état dans lequel je me suis aligné et pour les échéances à venir.
Que retenir ?
Je suis toujours impressionné par ces courses en mesure d’offrir une prestation digne des plus grands, avec des bénévoles toujours souriants, et une organisation bien rodée qui permettra à chacun de vivre sa course comme il l’entend.
Rien ne manque ou presque, et le seul point négatif reste ici le kilométrage non respecté. Etant quasiment tous aujourd’hui équipés de montres GPS, nous aurons toutefois été en mesure de parer à cela.
Reste un très bon souvenir et une date que je retiendrai au calendrier !