Au cas où vous rentreriez d’une expédition de 3 semaines en Patagonie (petit veinard !), vous n’êtes pas sans savoir que se tenait Dimanche dernier le Marathon de Paris.
En résumé, un mastodonte de la course à pied organisé par nos chers amis d’ASO, recensant pas moins de 55 000 inscrit(e)s au compteur.
Ayant initialement prévu d’accompagner les copains de l’ESCXV sur une partie du parcours, je me retrouve à 2 semaines du départ avec un dossard sur le dos (merci Nico) !
Me voilà donc sur la ligne de départ dans le sas des 4h avec Marianne, Pauline et Gaël, « prêt » à en découdre avec ces 42.195 kms.
La préparation spécifique a été inexistante, la semaine relativement chargée en volume, et les douleurs habituelles de pré-compétition sont bien présentes donc tout devrait bien se passer.
Par chance (du moins à ce moment de la course), il fait un grand ciel bleu et une température plus qu’idéal pour affronter le pavé Parisien.
Grosse pression cependant sur mes épaules car les objectifs de mes compagnons de cordée sont ambitieux: moins de 4h / what else ?!
Ma seule et dernière incursion sur un Marathon date de Paris en 2014 avec un humble 4h18 (TFL inclus).
Je me lance donc la fleur au fusil en espérant pouvoir suivre mes amigos et les aider tant que possible à atteindre leur objectif.
Le départ est assez prudent et nous restons tranquillement dans notre vague à une cinquante de mètres derrière notre meneur d’allure.
Cette prudence ne sera que de courte durée car juste après le passage à Bastille et un premier ravito l’allure s’accélère de manière imperceptible mais suffisante pour me faire rentrer dans la course.
Daumesnil s’enchaîne et nous doublons sans sourciller notre groupe des 4h juste avant l’entrée dans Vincennes.
La « côte » s’accentue et la chaleur commence à se faire sentir. Heureusement, des points rafraîchissement sont prévus sur le parcours et nous permettent de nous arroser et ainsi éviter le coup de chaud.
2ème ravitaillement et je m’applique toujours à prendre eau et banane. Marianne, Pauline et Gaël ayant prévus des gourde sur eux, leur arrêt est express / on voit bien qu’ils avaient tout prévu !
Moi qui ne suis pas un grand fan de bitume me voila servi avec de belles lignes droites comme je les aime … la foule quand à elle est impressionnante et nous oblige à slalomer, mais l’ambiance est plutôt joviale ce qui n’est pas déplaisant.
On amorce enfin la descente sur Paris et nouveau petit coup d’accélérateur pour nous amener sous les 2h au semi. Marianne et Pauline mènent la danse et nous suivons Gaël et moi tant que possible cette belle allure.
Sans surprise, nous passons au km 21.097 en 1h58 ce qui nous place dans l’objectif mais me paraît déjà trop juste pour l’atteindre malheureusement.
Je sais néanmoins que plusieurs lièvres (Nelly, Aurélien et Laurent) sont répartis sur le parcours pour emmener nos beaux athlètes jusqu’à la ligne d’arrivée, nous laissons donc Gaël et moi filer les filles en espérant les retrouver le plus vite possible.
Nous prenons ici le temps de bien ravitailler, et repartons dans la foule et sous une chaleur de plus en plus pressante sur les quais de Seine qui sont ici bondés.
Nous croisons Raphaël qui joue les pom-pom girls du jour et nous boost sur quelques mètres, ce ne sera pas suffisant du moins pour ma part et je laisse filer Gaël à la sortie du tunnel des Tuileries (il ne m’aura que trop attendu sur cette portion de course).
Derrière ce sera un chemin de croix où chaque ravito est attendu comme le messie; je passe donc en mode robot où je m’oblige à courir jusqu’au prochain point d’eau / étape après étape.
La technique aura été payante jusqu’à 3 kilomètres de l’arrivée … tous les voyants passent au rouge à ce moment précis, les bonbons Stimium que j’ai eu la mauvaise idée de prendre au 31ème (merci à eux de ne pas avoir pensé à proposer de l’eau avec !) n’ont rien arrangé.
Le public est nombreux et tente plus ou moins adroitement de me remobiliser, mais rien n’y fera je marcherai jusqu’à l’arrivée que je franchis en 4h35 …
Je tente de m’allonger mais les crampes me relèvent aussi sec. Je rends les bonbons Stimium qui n’en demandaient pas tant et je file enfin libéré récupérer t-shirt finisher et médaille en toc.
A lire comme ça on croirait que j’ai passé une sale journée … et bien c’est tout le contraire !
Toujours un plaisir de se retrouver au milieu d’un peloton, avec des copains, et affronter une sacrée aventure (et ce même si le parcours m’est bien connu).
Preuve ultime: je remets ça l’année prochaine mais cette fois-ci avec un vrai dossard et la prépa qui va avec !